Histoire
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Le château de La Motte Tilly vous accueille dans son écrin de verdure du XVIIIème siècle, aux portes de Paris ! De l’abbé Terray à la marquise de Maillé, une famille vous raconte son histoire en son domaine !
Edifié pour un ministre de Louis XV puis sublimé au XXème siècle par sa dernière propriétaire Aliette, marquise de Maillé, le château de La Motte Tilly offre aux promeneurs un rêve d’harmonie et de symétrie. Il témoigne des changements et des progrès des 268 dernières années. Niché dans une boucle de la Seine, le domaine de La Motte Tilly respire la quiétude et la douceur de vivre. La chaude lumière champenoise, des arcades aux faux-airs d’Italie, les alignements de tilleuls, un miroir d’eau sans ride et un horizon sans construction, inspirent au visiteur des impressions d’ailleurs et la sensation d’un temps suspendu.
La première mention de la Motte Tilly date du XIVème siècle avec la présence d’un donjon médiéval au bord de Seine. François-Nicolas Lancret décide de le faire détruire et d’ériger le château actuel sur les hauteurs du domaine en 1754. La maison de plaisance qu’est le château de La Motte Tilly fait partie du type d’habitation du courtisan qui a pour ambition de se faire remarquer. Après la Révolution, Claude-Hippolyte Terray revenant de l’étranger où son père l’avait envoyé pour fuir les tensions politiques, fait raser quelques bâtiments des communs ainsi que le théâtre. Il s’attache également à redonner au domaine sa dignité dont le remeublement complet du château. En 1823, il installe dans la maison du jardinier une école où les religieuses assurent jusqu’en 1905 l’éducation des enfants du village de La Motte Tilly ainsi que des communes voisines.
Deux générations plus tard, le domaine est légué à la fille aînée de Charles Louis Terray, la vicomtesse de Narcillac. Elle le vend, en 1910, à son neveu le comte Guy de Rohan-Chabot. Ce dernier et son épouse, Cécile Aubry-Vitet, entreprennent de grands travaux. Ils reconstituent une partie du domaine d’après les plans de l’architecte Lancret. La famille de Rohan-Chabot y séjourne en été et à l’automne pour la chasse. Le comte et la comtesse remeublent l’intérieur du château avec de nombreux meubles et objets provenant de nombreuses résidences de famille et effectue des achats chez des antiquaires. Au 1er étage, toutes les chambres sont équipées de leurs propres salle-de-bains et le comte ouvre le grand corridor et le transforme en galerie des ancêtres avec 12 portraits dont celui de son fils, mort au champ d’honneur en juillet 1918.
L’unique héritière du comte, Aliette, marquise de Maillé, poursuit l’œuvre de ses parents et donne au domaine et son château le visage que vous pouvez découvrir de nos jours.
Aujourd’hui, en écho à cette histoire qui mêle héritage et modernité, La Motte Tilly offre sa pierre blonde, ses collections et ses jardins à quelque 19 000 visiteurs chaque année. L’équipe du château prend soin de respecter au mieux les dernières volontés de la marquise qui souhaitait « que le visiteur, au-delà de la simple curiosité, ait le sentiment d’une présence ». Ainsi, complétant le commentaire de visite, les fleurs, les photographies de famille, la table dressée, une saisonnalité dans la décoration, de menus objets abandonnés, animent la scénographie.
Et puisque La Motte Tilly est bien plus qu’un château, et même « l’archétype d’un domaine du siècle des Lumières », il dispose de centaines d’hectares de terres agricoles et de bois, de magnifiques communs, d’un miroir d’eau et d’un canal le long de la Seine, d’un verger, d’un potager exploité par l’association Chlorophylle, d’un jardin fleuriste, de quelque paons, d’un arboretum et même d’un « tilletum », collection de quatre-vingt-trois variétés de tilleuls du monde entier, qui n’a pas peu fait pour la reconnaissance du parc comme « Jardin remarquable ».